« Pourquoi moi ? » « C’est tellement injuste. » « Il y a tant de femmes enceintes et heureuses dans mon entourage. »… La fausse couche est souvent vécue comme une injustice. Si c’est votre cas, sachez que vous n’êtes pas seule, il y a même des milliers de femmes qui partagent vos émotions, mais qui, bien souvent, doivent les garder enfouies au fond d’elles-mêmes, faute de trouver une oreille attentive pour les écouter.
La fausse couche, plus fréquente qu’on le croit
Loin d’être exceptionnelles, les fausses couches concernent entre 15 et 25 % des grossesses, soit 200 000 chaque année en France. Ce chiffre est en augmentation depuis une dizaine d’années, un phénomène que l’on explique par le nombre croissant de grossesses tardives, pour lesquelles le risque de fausse couche est accru. La majorité d’entre elles interviennent durant le premier trimestre. On parle alors de fausses couches précoces, les plus précoces d’entre elles pouvant d’ailleurs passer totalement inaperçues.
On ne le sait pas toujours, mais une grossesse met du temps à s’installer. Jusqu’à la 12e semaine, elle peut s’interrompre, souvent à cause d’une anomalie chromosomique. Plus rares, les fausses couches tardives, intervenant durant le 2e trimestre, touchent 0,5 à 1 % des grossesses. Il ne faut pas croire que les fausses couches précoces soient mieux acceptées que les autres. Quel que soit le moment où elle a lieu, une fausse couche peut être très traumatisante, tant sur le plan physique et qu’émotionnel.
La fausse couche, plus mal vécue que par le passé
On a l’impression que les fausses couches sont plus traumatisantes qu’avant. Ce n’est pas une impression, mais bien la réalité. Cela peut s’expliquer par la possibilité de programmer sa grossesse, ce qui en fait un événement très attendu et précieux. Le suivi médical permet à la future maman de se projeter très vite dans sa vie future avec son enfant, de lui donner très tôt une identité. Elle a tendance à bâtir un projet autour de son bébé dès le début de sa grossesse. Si elle ne peut pas se poursuivre, c’est un drame.
La fausse couche, un traumatisme trop souvent ignoré
D’une femme à l’autre, la fausse couche n’est pas vécue de la même façon. Pour certaines, il s’agit d’un simple “incident”, une grossesse qui ne s’est pas déroulée comme prévu, un projet de maternité reporté de quelques semaines, ou quelques mois tout au plus. Pour d’autres, faire une fausse couche ne se résume pas à la perte d’un fœtus, mais bien à celle d’un enfant, dont elles doivent faire le deuil.
Il n’existe pas de réelle prise en charge psychologique médicale (sauf pour les fausses couches tardives ou récurrentes), des cas jugés suffisamment sérieux pour que l’on s’y intéresse. Pour les autres, rien. Les femmes victimes d’une fausse couche se retrouvent seules, sans personne à qui parler. De là peut découler un sentiment de solitude, d’incompréhension, d’échec, voire de culpabilité, qui peut conduire jusqu’à la dépression.
Fausse couche : trouver du soutien auprès de ses proches
En l’absence de prise en charge médicale, les proches jouent un rôle essentiel pour aider la femme à faire le deuil de son enfant. Elle n’a pas besoin de conseils, juste besoin d’être écoutée et de savoir que sa peine est prise en compte. Les marques d’affection et de soutien sont un moyen de l’aider à aller mieux. Bien que plein de bonnes intentions, l’entourage se trouve souvent démuni face au chagrin de celle qui vient de perdre son bébé. En voulant bien faire, un proche peut prononcer des paroles qui n’apportent aucune aide, bien au contraire. Oublie, passe à autre chose, tu en auras d’autres, ça arrive…, des remarques qui ne font qu’approfondir le chagrin de celle qui vient de perdre son bébé.
La peur de revivre une fausse couche
Certaines femmes pensent que le fait d’avoir déjà fait une fausse couche les expose à en faire d’autres, et peut être même, à remettre en question la possibilité de devenir mère. Bien que naturelle, cette peur n’est pourtant pas justifiée. Dans la majorité des cas, la fausse couche, ça n’arrive qu’une seule fois. Il y aussi celles qui ont eu recours à un avortement, et peuvent se sentir coupable. Une fausse couche serait une sorte de punition pour ne pas avoir voulu de ce premier enfant. Cette peur est bien sûr infondée, mais les femmes ont tellement appris à se sentir tout le temps coupables de quelque chose, qu’elles trouvent une fois de plus une bonne raison de l’être.
Des rituels pour se libérer d’une fausse couche
Les rituels sont un moyen de donner un sens à l’expérience que vous avez vécue. Certaines femmes donnent un prénom à l’enfant qu’elles ont perdu, d’autres lui écrivent ou composent des poèmes, dessinent pour lui, plantent un arbre dans leur jardin… Tous ces gestes symboliques ont un effet libérateur ! Dans l’épisode 8 du podcast Naissance d’une Maman, Sandra Zeller, la fondatrice d’Ilado, vous propose un rituel pour vous aider à vous libérer des émotions douloureuses liées à cette épreuve. Découvrir l’épisode « Se libérer d’une fausse couche ».